La question qui pique un peu
Quand on parle d’arthrose, beaucoup de gens lèvent les bras au ciel : “C’est l’âge, on n’y peut rien !” ou encore “Si ma grand-mère en avait, c’est foutu pour moi aussi…”. Bref, la fatalité a la cote.
Mais est-ce vraiment vrai ? L’arthrose est-elle une sorte de malédiction qui tombe sur tout le monde passé 60 ans, ou existe-t-il des moyens concrets pour réduire les risques, retarder son apparition, voire la limiter ?
Spoiler : on ne peut pas tout éviter (désolé de casser le rêve), mais on peut sacrément améliorer ses chances. Parce que vos articulations, contrairement à vos impôts, aiment qu’on s’occupe d’elles en amont.
1. Comprendre l’arthrose avant de parler prévention
Qu’est-ce que c’est vraiment ?
L’arthrose, c’est la dégradation progressive du cartilage qui recouvre les os dans les articulations. Résultat : les os frottent, ça fait mal, ça s’enflamme et ça limite les mouvements.
Pourquoi elle apparaît ?
- Âge : le facteur numéro un, parce que le cartilage s’use.
- Génétique : certaines familles sont plus concernées.
- Facteurs mécaniques : surpoids, traumatismes, travail physique intense.
- Mode de vie : sédentarité, alimentation inflammatoire, etc.
Donc oui, une partie est inévitable. Mais pas tout !
2. Le poids : l’ennemi juré de vos genoux
Un fait incontestable : chaque kilo en trop multiplie la pression sur les articulations portantes (genoux, hanches).
- 1 kg de poids = environ 4 kg de pression sur le genou à chaque pas.
- 5 kg en trop = 20 kg de pression supplémentaire à chaque pas.
Autrement dit, perdre quelques kilos, c’est comme décharger vos genoux d’un sac de ciment. Et ça, vos articulations adorent.
3. L’activité physique : le paradoxe du mouvement
Beaucoup pensent que “moins je bouge, moins j’use mes articulations”. Faux !
Pourquoi bouger protège
- Le mouvement nourrit le cartilage par le liquide synovial.
- Les muscles renforcés soutiennent et protègent les articulations.
- L’activité régulière limite l’inflammation.
Quels sports choisir ?
- Marche rapide, vélo, natation, aquagym.
- Yoga, pilates, tai-chi pour la souplesse et l’équilibre.
- Musculation douce pour renforcer sans traumatiser.
Les sports à éviter ?
Tout ce qui implique chocs et torsions répétées : footing intensif sur sol dur, rugby, haltérophilie lourde… sauf si vous aimez jouer à “je teste la solidité de mes genoux”.
4. L’alimentation : ce que vous mettez dans votre assiette compte
Favoriser les anti-inflammatoires naturels
- Poissons gras (saumon, sardine, maquereau).
- Huile d’olive, noix, graines de lin.
- Fruits et légumes colorés (riches en antioxydants).
Limiter les pro-inflammatoires
- Excès de sucres raffinés.
- Graisses saturées (charcuteries, fritures).
- Excès d’alcool.
“Si vos articulations pouvaient faire les courses, elles choisiraient moins de chips et plus de brocolis.”
5. Protéger ses articulations au quotidien
Les bons réflexes
- Éviter de porter trop lourd (ou au moins répartir la charge).
- Utiliser les escaliers avec modération si vos genoux grincent.
- Choisir des chaussures avec bon amorti.
Le travail et les postures
- Adapter son poste de travail pour éviter les mauvaises positions.
- Faire des pauses régulières si vous restez longtemps assis ou debout.
Exemple concret
Un maçon qui soulève des sacs de 30 kg tous les jours sans protection articulaire aura logiquement plus de risques qu’un jardinier qui alterne tâches variées.
6. Facteurs à surveiller : hormones, blessures et hérédité
Les blessures articulaires
Un genou opéré ou une cheville fracturée augmentent le risque d’arthrose précoce. D’où l’importance d’une bonne rééducation.
Les hormones
Chez les femmes, la ménopause joue un rôle, car la baisse d’œstrogènes affaiblit les articulations.
La génétique
Certains y sont plus prédisposés. Mais génétique ne veut pas dire fatalité : un mode de vie adapté peut compenser en partie.
7. Les idées reçues à balayer
- “L’arthrose, c’est seulement pour les vieux” → Faux, elle peut apparaître dès 40 ans.
- “Le sport abîme les articulations” → Faux, le sport mal adapté abîme, pas le sport bien choisi.
- “On ne peut rien faire, c’est héréditaire” → Faux, on peut retarder et réduire la gravité.
8. Prévention secondaire : ralentir quand c’est déjà là
Même si l’arthrose a commencé, les conseils ci-dessus restent valables :
- Perte de poids.
- Activité douce.
- Bonne alimentation.
- Kinésithérapie adaptée.
Objectif : ralentir l’évolution et conserver un maximum de mobilité.
9. Témoignages inspirants
- Jean, 62 ans : “J’ai perdu 8 kilos, repris la natation… mes douleurs de genoux ont diminué de moitié. Je croyais que c’était fichu, mais en fait non !”
- Nadia, 55 ans : “Depuis la ménopause, j’étais raide comme un balai. Le yoga m’a redonné une souplesse que je pensais perdue à jamais.”
- Patrick, 48 ans : “Après une entorse mal soignée, j’avais peur de l’arthrose. Grâce au kiné et à la muscu douce, mon genou me laisse tranquille.”
Conclusion : prévenir, c’est possible (mais pas magique)
Peut-on prévenir l’arthrose ? Réponse honnête : pas totalement.
On ne choisit pas ses gènes, on ne stoppe pas le vieillissement. Mais on peut largement influencer l’évolution :
- Moins de kilos en trop.
- Plus de mouvement adapté.
- Une alimentation anti-inflammatoire.
- Des postures et habitudes de vie protectrices.
Moralité : l’arthrose n’est pas une fatalité totale. C’est un peu comme la pluie : on ne peut pas l’empêcher, mais on peut toujours sortir avec un parapluie. Et vos articulations, elles, adorent les parapluies préventifs.